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Guide du jeune prof

17 juin 2011

De retour

J'effectue un bref retour, ou peut-être pas si bref...

Actuellement, je n'enseigne plus du tout, mais je reste fort concernée par la question.

Des commentaires que je lis ici, je tire plusieurs conclusions :

Primo, les profs débutants sont vraiment désemparés, pour certains, et ne savent comment aborder les élèves. Ce que je comprends.

Deuxio, certains profs (apparemment) regardent ces difficultés avec une certaine condescendance méprisante, ils ont dominé la difficulté, peut-être ne l'ont-ils jamais ressentie, mais pour le jeune prof perdu, ça n'aide guère.

Tertio, on trouve quelques traces d'une attitude du genre : Ah la la ça vous plait de faire chier les élèves, alors que non, ça ne me plait pas. Mais cette incompréhnesion est intéressante, sauf que je ne sais si elle découle de l'activité de trolls de base, ou bien si elle représente un avis intéressant à prendre en compte. Ce quie st intéressant, c'est tout d'abord l'effet produit par un post comme "sixième" - peut-être réactive-t-ild es souvenirs douloureux dans la scolarité du commentateur. Peut-être mon attitude était-elle méchante ? J'ai relu mon texte et je me suis souvenue des élèves. Ils étaient si mignons.

 

Peut-être ce post, à mon insu, et ça n'en est que plus intéressant, révèle-t-il un aspect très important de l'enseignement : le fait qu'on est en situation de pouvoir. Au début, on a bien du mal à s'emparer de ce pouvoir, à le contrôler. Mais la deuxième phase, c'est peut-être le risque de mal l'utiliser, d'en abuser... Ilf aut alors accélérer le processus pour aller à la troisième phase : le pouvoir contrôlé...

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7 décembre 2007

Question indiscrète?

Une question que j'ai toujours voulu poser aux profs expérimentés : comment commencez-vous l'année?
Comment repérez-vous les élèves difficiles? Que faites-vous alors? Vos trucs, quoi!
Bon, j'ai osé. Pourquoi on a toujours peur d'avoir l'air nul?

23 novembre 2007

Sixième

Non, je ne suis pas méchante. Je m'amause. Voici le récit du premier cours avec l'une de mes sixièmes.
Les sixièmes sont par essence enfantins, bébés, effrayés. Pas tous (pas l'autre sixième!)
J'ai eu cours, avec celle-là, le lendemain de la rentrée ; ils n'avaient pas eu beaucuop de cours ; cette sixième ne comporte aucun redoublant.
J'arrive, ils sont assis, je les fais lever d'un geste, sans dire un mot, super sérieuse, genre je fais un peu la guaule. Ils se lèvent, un peu en panique, très vite : on a fâché la prof.
Ils sont debouts : je leur dis : "Bonjour!"
Et, théâtrale : "Bien! vous venez d'apprendre deux règles essentielles : primo, on se lève quand j'entre ! Je suis LA prof. Deuxio, on obéit : je SUIS la prof.
Ils m'écoutent ; ils ne rigolent pas ; ils stressent. Hou la. Allons-y molo, je vais les traumatiser.
-Asseyez-vous, dis-je le plus gracieusement possible, avec petit geste de la main.
Ils s'asseyent. Et restent là, assis, les uns bras croisés, les autres mains sur les genoux. Quasiment tous ont les yeux fixés sur moi. Sauf un ou deux.
Je m'assied.
Je sors quelques affaires. Je me redresse.
Rien.
Ils ne savant pas ce qui se passe. Je dois faire quelque chose, mais, là, je les ai figés.
Je prends la parole.
- Alors voilà, dis-je. (Ils sont suspendus à mes lèvres). Vous êtes des sixièmes. Vous êtes nouveaux. Ici, tout est nouveau tout est bizarre. Hein?
Quelques hochements de têtes. Peut-être même un sourire.
- Je comprends. Je connais. Alors, je vous explique les bases. Bon, déjà, quand on arrive en cours... (petite pause, suspens, je ménage un effet), le premier truc à faire, le premier, hein, surtout avec moi, les autres profs je sais pas ils vous diront mais avec moi, attention...
Ils m'écoutent toujours avec dévotion, les malheureux.
- On sort son livre.
Ouf ! Détente! Ils se relâchent, sourient. Ah, ah, ah! On sort son livre!
- Je sais, c'est tout nouveau, c'était pas comme ça en CM2, mais là, c'est la règle, on sort son livre.
(L'année dernière, une élève a levé la main, très sérieuse, pour me dire : Madame, c'était pareil l'année dernière! Et j'avais repondu :NOOONNN! je le crois paaaas! ce qui avait fait rire tout le monde)
Mais cette année personne ne bronche. Un seul se penche vers son cartable ; il est moins concentré que les autres sur mes paroles. Je le pointe du doigt.
- Toi ! dis-je.
C'est un distrait : il ne remarque rien, c'est son voisin qui le pousse du coude.(Eh, la maîtresse t'appelle!) Il se redresse, pris en faute.
- Que fais-tu? demandé-je. Il ne sait pas si je suis fâchée ou pas.
- Je sors mon livre, murmure-t-il.
- Bravo ! (Il se détend et sourit ; si je l'avais senti plus sûr de lui, genre j'en ai rien à foutre des profs, je lui aurais dit : T'ai-je demandé de sortir ton livre? Je n'ai fait que parler des règles mais celui-là, si je lui fais ça, il va s'évanouir).
Du coup, tout le monde sort son livre. mais bon, ce sont des sixièmes. Non seulement ça prend du temps, mais au moins la moitié de la classe ne sort que son livre.
J'enchaîne.
- Sortir son livre, dis-je, est la première chose à faire dans ma classe; et la deuxième, c'est...
Ils se redressent tous. Bon : il faudra aller doucement. Encore que certaines classes très impressionnables se détendent parfois trop vite.
Ils se redressent tous et me regardent, inquiets (mais moins que la première fois).
- La deuxième chose, c'est de sortir son cahier.
Cette fois, certains rient. Ils fouillent à nouveau dans leur sac ; mais il en reste encore 5 ou 6 qui n'ont pas eu la présence d'esprit de sortir leur trousse. C'est quoi, cette cuvée?
- En revanche, dis-je alors, ce qui m'énerve, mais alors ce qui m'énerve... c'est de devoir rappeler à certains qu'il faut sortir sa trousse.
Et hop, 5 ou 6 piquent un fard et re-farfouillent dans leur sac.
Voilà.
Conclusion : beaucoup de cinéma, un suspens gros comme une montagne, et les règles sont fixées. Comme cette classe est gentille, un peu molle, même, je n'ai pas poursuivi. L'année dernière, une fois que les élèves avaient compris que je plaisantais, que je jouais la méchante, ils se sont tellement de contractés que j'ai du reprendre mon jeu et en manipuler un ou deux histoire de. Non mais. C'est qui le chef chez moi, hein?

15 novembre 2007

Profs

Les profs sont bizarres. Moi, je me casse toujours la tête. Je vois d'autres collègues le faire. Mais certains sont dignes de l'image qu'on a des profs, ils sont blasés, dégoûtés, ils montrent bien qu'ils ne font rien, cela me choque.
En tant que personnes, ils peuvent être très sympas. Ils peuvent avoir des paroles d'encouragement très agréables, parfois. Je pense à certains. (je sais, c'est pas clair, mais je ne veux pas l'être trop).
Comment expliquer.
Un collègue refait toujours les mêmes contrôles. Il dit que ça ne change rien. Pour les élèves c'est pareil. Or les élèves le savent; c'est vrai que bon, ils l'aiment bien, enfin, il n'y rien de terrible qui ressort. Il se fait respecter, ça va. Mais ça me choque. Je n'ose pas lui dire. Pourtant, je vois bien ce qu'il veut dire : les élèves ne vont pas mieux apprendre s'il change de cours. Ou peut-être que si? je n'arrive pas à savoir.
Paradoxalement, un de mes collègues que j'aime beaucoup, hyper sérieux, lui je le vois bosser, il réfléchità ses cours, il est exigeant, eh bien, à son sujet, je le sais, les élèves le détestent. Sur deux ans, je me suis rendu compte qu'ils parlaient de lui avec écoeurement. Justement parce qu'il est exigeant. D'un autre côté, il n'a pas en lui le petit truc qui fait que moi, je me moque qu'un élève n'aime pas ma matière. S'il n'aime pas, je ne le prend pas pour un con. Lui, il est énervé des mauvais élèves. Il dit de tel ou tel (que je connais) : il faut faire cours avec ça! Je suis d'accord avec lui que les élèves en question sont décourageant, moi aussi je déteste les avoir, mais du moment qu'ils ont à peu près du respect, je pardonne tout.
Je me rends compte que le sujet est vaste et je ne donnerai pas plus d'exemple.
Juste ça : ce prof qui refait avec indifférence les mêmes cours en attendant le week-end, les élèves ne disent trop rien. Mais celui qui se donne du mal, ils le détestent. Je suppose que c'est parce qu'ils ne se sentent pas "aimés" - ou respectés. Mais franchement, je me demande comment on peut respecter tous les élèves tout le temps. Moi, j'ai une attitude dont je suis contente, j'ai trouvé le truc, mais au fond de moi, je ne les respecte pas tous. Ils ne le voient pas, mais c'est le cas.
Avant, j'étais fière quand les élèves me disiant qu'avec moi ils sentaient que je me donnais du mal pour eux, que je faisais des cours différents, etc. je méprisais un peu (j'avoue) les collègues plus "paresseux". Maintenant, je relativise. Il y a des élèves faux-cul. En plus, même si certains rpofs "paresseux" sont peu appréciés des élèves, certains le sont : le problème n'est pas le fait de refaire ses cours. Il est ailleurs, dans quelque chose d'impalpable.
Je vais finir, plus le temps; mais un truc.
On est en début d'année. Je suis soucieuse de mes rapports avec les élèves. J'ai envie qu'ils apprécient les cours; ça fait partie du truc. Mais en fin d'année quand j'en avais marre, des profs me disaient que c'était bizarre de penser autant à ce que veulent les élèves. Et quand j'en avais marre, je ne voulais plus penser aux élèves. Je me donne du mal pour eux, eux s'en foutent (me disais-je). Je faisais les cours pour moi, plus autoritaire. Et ça marchait parfois! A n'y rien comprendre.

10 novembre 2007

Photocopieuse

Nous avons trois photocopieuses.
L'une, dans la bibliothèque, est cassée; nous la gardons tout de même, depuis trois ans, pour qu'elle ne se sente pas inutile, je suppose. Il ne faudrait pas, après toute ces années de service, qu'elle se sente malheureuse et rejetée.
L'ancienne, en face du secrétariat. Elle fait du bruit, elle est lente, et quand elle est fatiguée, elle imprime une bande plus claire au milieu. Si quelqu'un peut m'expliquer, ça me turlupine de savoir pourquoi.
La nouvelle, nous l'avons récupéré d'un autre bahut, lycée-collège du coin. Ils en avaient besoin d'une plus grosse, pas nous, alors ils nous l'ont donné. Faire des économies : c'est vrai, la France est pauvre. Elle est super, elle fait les recto-verso, elle imprime comme une fusée. Mais elle est en panne une semaine sur trois.
C'est que chez nous? Ou c'est partout?

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9 novembre 2007

découverte de la région

Une commentatrice que je remercie m'a donné une idée que je trouve géniale. Problème, je suis débordée par mes projets et je me perds un peu. Je garde l'idée d'une présentation de la région, mais je m'organise pour la fin de l'année.
J'ai envie de faire ces sorties, avec des thèmes. En ville, pour la densité de population. Nous sommes en ville, mais si je sors à la campagne, je peux leur faire intégrer la notion de densité de population. Il faut que je trouve un autre thème à mélanger avec ça, et que je fasse la fiche des questions auxquelles ils vont de voir répondre.
Je dis que je dois trouver un autre thème, parce que je ne peux pas juste leur faire prendre un bus, aller dans les champs et voir que la densité est faible. Je trouve que mon idée est bien. je vais peut-être mixer avec une sortie en techno, si je trouve pas d'autres thèmes dans mon cours.

6 novembre 2007

Environnement, suite

Mon travail sur l'environnement piétine. Pourtant je suis sûre que c'est une bonne idée. Je veux que cela en soit une!
Je n'arrive pas à en voir les défauts, pourtant je sais que ça cloche.
L'introspection n'est peut-être pas leur truc.
Les quelques élèves qui ont pris ça au sérieux et qui continuent sont dégoûtés par la désinvolture des autres. Comme c'est de l'éducation civique, je ne peux pas y passer trop de temps.
Un collègue m'a dit qu'on devrait faire ça à plusieurs, mais personne ne bouge.
Je persiste. Je positive tout, maintenant. Les quelques travaux d'élèves intéressés, je les mettrai dans le journal, pour donner aux autres l'illusion de quelque chose, ce qui me permettra de poursuivre sur le thème jusqu'à ce que j'y vois plus clair.
Je n'ai pas osé aborder le débat. Mais merci à la commentatrice qui m'a suggéré de poser les règles.

4 novembre 2007

Sectes

Les sectes, ça les a intéressé, mais c'était un peu fouillis ma gestion du truc.
Primo, les ordi de la salle info ne marchent pas très bien, j'ai donc du leur donner des sujets communs; donc, certains bossent, d'autres moins. C'est injuste, mais humain. Celui qui ne bosse pas essaie d'avoir l'air de chercher, genre mais madame, regardez, je cherche, moi et elle elle écrit, et il fait glisser la page. Que faire? J'ai été sur leur dos et au final tout le monde a écrit (je les ai obligé à faire tourner les notes, à recopier à plusieurs), mais j'vais l'impression de jouer les chiens de bergers qui court dans tous les sens et qui surveille tout le monde.
Deuxio, il faut que je le refasse, ils sont dramatiquement ignares sur les sectes, c'est inquiétant. Quelqu'un a un truc pour intégrer ça à chaque année du programme de collège, d'un air de rien? Je veux dire, c'est d'utilité publique ce thème! A part ceux qui trouvent les élucubrations des gourous "débiles", certains ne voient pas en quoi c'est de la manipulation. Grave, non?

Malgré le fouillis, je suis contente du résultat. J'ai eu l'impression de leur parler de quelque chose d'humain, qui les touchait. Bien. Si ça pouvait marcher avec Robespierre...

1 novembre 2007

Etre mise en difficulté

Je dois dire qu'avec le temps, je n'ai plus de problèmes pour prendre en main la classe. C'est devenu une deuxième peau. Tout coule tout seul, et non seulement je suis plus efficace, mais c'est un réflexe, comme de freiner quand on conduit, et en plus je suis de plus en plus gentille. Avant, je me sentais stressée, et je me durçissais. L'année dernière, c'était déjà mieux.
J'y reviendrai.
Mais il me reste quelques problèmes.
Un, par exemple. j'ai un élève assez insolent et très drôle. En outre, je l'aime bien. j'ai donc fait l'erreur de ne pas assez le reprendre : au fond, il m'amuse. Oui, mais voilà : il m'a mise en difficulté devant la classe.
J'ai réfléchi du reste à cette histoire de mise en difficulté.
Voilà ce qui s'est passé. Je ne sais plus ce qu'il disait, mais il a parlé sans lever la main, bon, il n'est pas le seul et je laisse, j'avoue, faire parce que tant que cela reste dans les limites, avec cette classe, cela ne me gêne pas. Il a fini par me lancer une petite phrase trop familière, et l'atmosphère  de la classe a changé. Je me suis sentie très mal à l'aise, je lui en ai voulu, et j'ai dit, que je lui avais laissé trop de liberté, et qu'il fallait que je le reprenne en maion. Il a murmuré que c'était la différence entre un professionnel et un amateur, ce qui devenait  franchement insolent. J'ai senti la colère me prendre, mais je suis restée zen. Je lui ai dit qu'on en parlerait après, mais qu'il avait dores-et-déjà une punition; sur quoi il m'a fait remarquer que je l'avais laissé faire, donc c'était de ma faute. Je lui ai cloué le bec en lui expliquant que c'était la punition qu'il aurait déjà du avoir, et que toutes celles que j'avais laissé passer allait lui retomber dessus. je suppose que mon ton de voix a du lui faire comprendre qu'il valait mieux ne rien dire, et nous en sommes restés là (petit dialogue en fin de cours, et dorénavant je serai vigilante).
Bon. Situation gérée, pas de colère, j'ai été très bien. Mais j'ai des doutes.
Primo, la colère. Je n'aime pas sentir monter ma colère. Que faire? Suis-je la seule que les élèves mettent en rage? Que faites vous quand la colère vous prend?
Deuxio, être mise en difficulté. Plus subtil. j'ai de moins en moins la sensation d'être mise en difficulté, sensation troublante et humiliante. Mais cela m'arrive encore parfois, et c'est horrible. La sensation d'être nulle, pas à la hauteur. Tout le mal vient de là. Comment lutter contre ce sentiment? Qu'en pensez-vous? Que faites-vous?

27 octobre 2007

Excuses

J'ai négligé le blog, je le sais. J'ai toujours remis à demain, j'aurais plus de temps, etc. Mais je n'ai jamais plus de temps. En allant au boulot, ou en salle de prof, ou en corrigeant, je pense à des beaux textes bien écrits. Maccache, tu parles! J'ai pas le temps. Alors je reprends, vaille que vaille, à lure-lure. Commentez, aidez-moi, aidez-vous, pensez aux profs qui débutent.

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